Impala a réalisé un état des lieux de l’orientation scolaire en France, en 2022. Nous avons interrogé des professeurs, des parents et des élèves. Nous les avons questionnés à la fois sur leur ressenti face aux échéances à venir, sur les outils, les ressources à leur disposition et leurs besoins relatifs à l’amélioration de l’accompagnement.
Cet article offre une synthèse de l’étude. Un grand merci à tous les participants pour leur temps et leur contribution.
Sommaire :
Méthodologie
Le panel interrogé provient de l’intégralité du territoire français, d’établissements publics et privés. Parmi les 34 000 personnes ayant répondu au questionnaire, on compte 30 000 élèves, 2 000 parents et 2 000 professeurs. Le questionnaire a été réalisé en ligne. Il a préservé l’anonymat des personnes interrogées. Les élèves, les parents et les professeurs ont eu un questionnaire différent. Ils y ont répondu durant le mois de décembre de l’année 2021.
Orientation scolaire : ce qu’en disent les élèves
Pour beaucoup, les choix d’orientation arrivent trop tôt dans l’année : ils ne se sentent pas prêts à les prendre. Les élèves sont bien conscients de l’importance de l’orientation (94,5 %) mais ils ne se sentent pas suffisamment accompagnés pour faire les bons choix (44 %).
Les filières, les spécialités et les métiers préférés des élèves.
91 % des collégiens envisagent de choisir une filière générale, quand moins d’1 % envisagent de s’orienter en filière professionnelle.
Sans surprise, la majorité des élèves lycéens choisit la spécialité mathématiques (19 %), suivie de SES (15 %) et de SVT (13 %). Pour aider vos élèves à choisir la spécialité qui leur conviendra, vous pouvez consulter notre guide sur le choix des spécialités. Cliquez ici.
Les 3 métiers préférés des élèves sont :
- Avocat
- Architecte
- Psychologue
Quel état d’esprit ?
Malgré la crise sanitaire, les élèves ont plutôt confiance en eux et en l’avenir :
- 46,7 % se sentent confiants dans leur capacité à réussir.
- 44,2 % des élèves sont moyennement confiants.
En revanche, près de 10 % ne se sentent pas confiants.
En parallèle, 49 % des lycéens ont déjà une idée des formations ou des métiers vers lesquels ils pourraient s’orienter, mais 7 % se sentent totalement perdus et sont désespérés.
Comment réfléchissent-ils à leur orientation ?
Un peu plus de la moitié des élèves (52,1 %) considère que l’on réfléchit à l’orientation avant tout à la maison. Le reste (47,9 %) pense que l’orientation est une question sur laquelle on se penche à l’école, de préférence. Lorsqu’ils se sentent bloqués ou font face à une question, ils se dirigent d’abord vers leur parents (57 %), puis se rendent sur Internet (17,5 %).
Les élèves déplorent le manque de clarté de l’information disponible en ligne. Ils aimeraient avoir accès à une information avant tout claire et simple. Dans cette continuité, ils s’informent d’abord via les réseaux sociaux (39 %). Dans un second temps, ils consultent le site de l’Onisep (32 %).
Orientation scolaire : ce qu’en disent les professeurs
Les professeurs considèrent que l’orientation ne relève pas de leur responsabilité. D’après eux, elle concerne d’abord les élèves, les parents ou l’Éducation nationale. Également, plus de la moitié d’entre eux (63 %) estime ne pas être suffisamment formés sur ce sujet : globalement, ils se forment et acquièrent de l’expérience à même le terrain. Les professeurs aimeraient davantage échanger avec les élèves, et sont en faveur d’un meilleur accès à l’information.
Malheureusement, le temps manque…
Les principaux défis
Parmi les principaux défis liés à l’orientation, les professeurs relèvent en priorité :
- Aider l’élève à apprendre à mieux se connaitre.
- Les préjugés liés aux différentes filières, formations et aux différents métiers.
- Le manque de temps.
47 % estiment avoir moins de 10 h par an à allouer à l’orientation scolaire de leurs élèves. Ils pensent à 77 % que l’Éducation nationale n’accompagne pas assez les élèves.
Les outils
La crise du covid a accéléré la transition numérique dans de nombreuses organisations. C’est aussi le cas à l’école. En effet, 83,3 % des professeurs se disent à l’aise avec l’outil informatique, et plus de la moitié aimerait en voir plus dans leur établissement.
En revanche, contrairement aux élèves, les enseignants restent plutôt fidèles à l’Onisep. 72 % d’entre eux considèrent cet organisme comme la référence par rapport à l’orientation.
Orientation scolaire : ce qu’en disent les parents
Comme leur enfant, les parents estiment que les choix d’orientation arrivent trop tôt. Ils s’inquiètent du manque de temps accordé à l’orientation scolaire. Ils constatent et se plaignent du manque d’informations disponibles et des problèmes d’accompagnement. Par conséquent, cette préoccupation est, avant tout, une source d’anxiété liée à l’inconnu que représente l’avenir, et à la pression exercée sur les élèves. Pour certains, cela vient d’un problème de méthodologie de la part de l’Éducation nationale.
Un problème de clarté de l’information
Les parents estiment, en grande partie (74,2 %), être également touchés par ce manque d’information. De ce fait, ils ne se sentent pas capables d’accompagner leur enfant dans ses choix d’orientation.
D’après eux, la réforme du BAC n’a pas amélioré la situation : si une écrasante majorité (96,8 %) considère que l’orientation est une question importante, plus de la moitié (61 %) estime que l’accompagnement de son enfant n’est pas à la hauteur.
Les principaux défis
Parmi les principaux défis liés à l’orientation, les parents remarquent :
- Permettre à l’enfant d’apprendre à mieux se connaitre.
- Lutter contre les stéréotypes liés à l’orientation.
- Favoriser un meilleur accès à l’information.
61,5 % des parents pensent que la recherche de sens est le facteur le plus important à prendre en compte dans le choix d’orientation de leur enfant.
37 % des parents estiment que leur enfant ne s’ouvre pas facilement pour parler de sujets complexes comme l’orientation.
Conclusions
Les élèves se tournent plus naturellement vers leurs parents et vers Internet. Est-ce à cause du manque d’accompagnement de la part des professeurs et d’un manque de confiance ?
Les parents avouent ne pas pouvoir correctement s’informer. Ils attendent donc une meilleure prise en charge de la part des professeurs et des établissements scolaires.
Les professeurs ne considèrent pas que l’orientation des jeunes relève de leur responsabilité. Ils reportent la charge sur l’Éducation nationale. Ils expriment n’avoir ni le temps, ni les compétences pour accompagner correctement les élèves.
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1 Comment
Add Yours →Bonne synthèse, reflet de la réalité (position de parent)